é-toiles et patine forum de peinture
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

é-toiles et patine forum de peinture


 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion

Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

 

 Les ailes brisées - 4e chapitre .

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
schumarette
membres
schumarette


Féminin Nombre de messages : 8898
Age : 62
Date d'inscription : 08/02/2010

Les ailes brisées - 4e chapitre . Empty
MessageSujet: Les ailes brisées - 4e chapitre .   Les ailes brisées - 4e chapitre . A_gard10Lun 8 Oct - 23:47

4

Le lendemain matin, tandis qu’elle buvait son chocolat chaud, elle sentit le regard de sa grand-mère, dans son dos, qui mourait d’envie de l’interroger. La veille, dès qu'il s'était éloigné, abandonnant la jeune fille le cœur battant, Mamou s'était aussitôt levée du banc.
— Seigneur, Manon, où étais-tu ? Ton grand-père est parti à ta recherche, mais il ne t’a pas trouvée.
— Je suis désolée, j’ai rencontré un… une connaissance et… nous sommes allés manger une crêpe. Je… je n’avais pas réalisé qu’il était si tard.
Ni l’un, ni l’autre ne l’avaient davantage questionnée, mais leur regard entendu ne lui avait pas échappé. Si Manon était rapidement montée se coucher, elle avait eu toutes les peines du monde à s’endormir, ressentant la brûlure de ses lèvres, là où il avait déposé ce baiser.
— C’était qui, ce garçon, hier soir ? Quelqu’un d’ici ? s'enquit sa grand-mère, n'y tenant plus.
— Non… je l’ai rencontré avant-hier, lors du barbecue de monsieur Dubois.
— Comment s’appelle-t-il ?
— Robyn.
— Robyn ? Il est breton ?
— Je ne sais pas… En fait, je ne sais rien de lui.
Ils avaient discuté des heures entières et elle réalisa qu’ils avaient uniquement parlé d’elle. Deux ou trois fois, elle avait tenté de le questionner, mais il avait éludé ses interrogations en s’arrangeant pour les lui retourner.
— En tout cas, il a une belle voiture. Tu pourrais peut-être l’inviter à manger, un de ces jours ?
— Mamou, ne te fais pas d’illusions, c’est juste une relation de travail… En plus, il a déjà une petite amie. Allez, prends ton sac, nous partons pour le marché.
Elle adorait flâner sur celui de Noirmoutier, le long du port. L’été, lorsqu’elle était en vacances, elle s’y rendait trois fois par semaine pour vagabonder parmi les camelots qui proposaient toutes sortes de produits aux touristes, comme le vendeur de serviettes de plage ou les marchands de quatre saisons installés dans la halle. Le soleil brillait, le manège de chevaux de bois tournait allègrement et les enfants criaient de joie en s’efforçant d’attraper la queue du Mickey.
— Regarde, ma chérie, cette petite robe ! Je suis certaine qu’elle t’irait parfaitement, tu ne veux pas l’essayer ?
— Je ne sais pas… C’est vrai qu’elle est belle, mais vise un peu ce décolleté !
— Tu as une jolie poitrine, tu devrais la mettre en valeur. Moi, si j’étais jeune…, s’amusa sa grand-mère, laissant entendre mille et une folies.
Elle ne put s’empêcher de pouffer et, pour lui faire plaisir, elle se glissa dans la mini-cabine d’essayage pour constater que cette robe de coton léger, aux tons colorés, lui seyait à merveille. Lorsqu’elle s’extirpa de la cabine pour avoir l’avis de sa grand-mère, celle-ci avait disparu. La jeune fille avança de deux pas pour la chercher dans la travée et son regard croisa celui de Robyn qui enlaçait Murielle par la taille. Elle s’apprêtait à lever la main pour le saluer, mais il tourna la tête et l’ignora. Déconcertée par le léger pincement qui serra son cœur, elle laissa retomber son bras.
— Fais voir, ma chérie ? Tu es superbe, elle te va à ravir. Mais que se passe-t-il ? Ça ne va pas ?
— Si… bien sûr que si… je la prends puisqu’elle te plaît.
Elle se dépêcha de l’enlever, pressée tout à coup de quitter le marché pour ne pas les recroiser :
— Tu as fini, Mamou ?
— Oui, ma puce. Et toi ? Tu ne voulais pas aller voir de l’autre côté ?
— Non. Finalement, je suis fatiguée et je n’en ai plus envie.
Sa grand-mère la dévisagea en saisissant son bras et Manon l’entraîna vers le trottoir, du côté du port.
— On ne traverse pas le marché ?
— Pourquoi ? Tu n’aimes plus admirer la mer ?
Mamou grogna un vague « oui », consciente que quelque chose avait modifié l’humeur de sa petite-fille, mais elle ne pipa mot. Les trois jours suivants furent pluvieux et la morosité ambiante incita le personnel de la banque à rester silencieux, durant les pauses et les repas. Andréa remarqua que son amie, elle aussi, se montrait moins bavarde que de coutume:
— Tu as des soucis, Manon ?
— Non, pourquoi cette question ?
— Je ne sais pas… une impression.
— Cette pluie est déprimante. On arrive en juillet et regarde, on se croirait en octobre.
— La météo annonce du beau temps pour demain.
— Pfft, je demande à voir, grogna-t-elle, boudeuse.
Cependant, lorsqu’elle ouvrit les yeux le lendemain, un splendide soleil illuminait la ville et son cœur retrouva une certaine joie de vivre. Elle s’était réveillée bien trop tôt ce matin-là, comme souvent depuis quelques jours, et elle enfila sa nouvelle robe afin de célébrer l’arrivée de l’été, avant de se rendre au travail, à pied. Du baume au cœur et de bonne humeur, elle s’élança dans la rue, mais l’absence d’Andréa entama son euphorie. Lorsqu’elle demanda à madame Leblanc si elle avait des nouvelles, cette dernière lui répondit que sa fille était malade. À la pause, elle téléphona à son amie qui confirma la roséole d’Anaïs, en précisant qu’elle serait de retour le lundi suivant. Le jeudi lui sembla tout à coup nettement moins beau et Manon guetta la pendule du bureau à de nombreuses reprises. À midi, Murielle passa devant elle, son plateau à la main, et se moqua :
— Oh, la pauvre petite orpheline… Comme c’est triste ! Tu dois être perdue sans ta copine.
— Écoute, je ne te parle pas, alors fais pareil et fous-moi la paix, tu veux ?
— Hou là ! On se fâche ! Attention, je vais avoir peur, ricana-t-elle.
Manon haussa les épaules et l’ignora, trouvant injuste que l’argent et l’amour sourient à cette insupportable fille. Lorsque la grande aiguille marqua enfin 17 heures, elle éteignit rapidement son ordinateur et s’élança dehors, mais elle ralentit en découvrant Robyn sur le trottoir d’en face, un bouquet de fleurs à la main. Comme le dimanche précédent, son regard plongea dans le sien un court instant, glissa sur sa silhouette, puis il l’oublia en fixant un point invisible, sans même la saluer.
L’envie d’arracher son bouquet pour le lui faire avaler la démangea, mais elle lui tourna le dos et s’éloigna rapidement. Elle n’avait pas encore atteint le bout de la rue que les gloussements suraigus de Murielle lui parvinrent. Sentant monter des larmes de dépit, elle ferma les yeux, serra les poings et pénétra dans la première boutique ouverte, sans s'apercevoir qu'il s'agissait d'un coiffeur pour hommes.
Le lendemain, elle redouta de passer une nouvelle journée sans la présence apaisante d’Andréa et elle dut se secouer pour se rendre au travail. Comme la veille, ce fut interminable et seule la perspective du week-end proche la réconforta. À 17 heures, devant la grande porte, elle hésita, mais elle releva la tête sans regarder vers le trottoir d’en face et s’élança vers la droite, tout en fixant le feu rouge. Elle courut récupérer sa voiture garée deux rues plus loin et le désarroi laissa place à la colère. Pourquoi cet individu voulait-il en apprendre plus sur elle ? Pourquoi était-il venu la rejoindre sur la plage ? Mais surtout, pourquoi la rejetait-il ainsi, sans raison apparente ?
— Ne t’avise plus jamais de m’adresser la parole, mon pote, ou je te jure que tu ne seras pas déçu, grinça-t-elle en serrant les dents. Trop beau, trop con !
Elle enrageait, et plus elle se rapprochait de chez ses grands-parents, plus son ressentiment grandissait. Lorsqu’elle eut traversé le pont, elle s’empressa de rejoindre la petite maison blanche, se gara, passa le portillon et déboula dans la cuisine pour sauter au cou de sa grand-mère.
— Coucou, ma jolie Mamou. Comme tu m’as manqué !
— Eh bien ! Ma chérie, quel dynamisme ! Tu as l’air en pleine forme.
— Je suis si contente d’être ici ! Je n’en peux plus, Mamou… Je ne sais pas si je vais pouvoir tenir longtemps, j’ai l’impression de m’enterrer vivante.
— Voyons, ma puce, tu as juste besoin de vacances. Plus que trois semaines et tu pourras souffler un peu.
— Où est Papou ?
— Sur la grève, parti ramasser quelques algues. Vas-tu le rejoindre ?
— Non ! affirma Manon un peu trop vite, car sa grand-mère la dévisagea avec surprise.
— Pas ce soir, je suis trop fatiguée ! Je vais prendre ma douche.
Elle se lava rapidement et enfila un pyjama, contrariée de devoir se priver d’une ballade sur sa plage. Même si son comportement indifférent témoignait de cette improbabilité, elle redoutait la présence de Robyn. Ils dînèrent en se racontant leur semaine, puis la soirée s’écoula devant une partie de nain jaune, jeu qu’affectionnaient ses grands-parents.

Le lendemain, elle leur prêta main-forte dans le potager, prépara quelques conserves avec sa grand-mère puis, comme d’habitude, elle l’emmena faire ses courses au supermarché. Après le repas, elle surprit Mamou en annonçant qu’elle se rendait sur la plage de l’Épine.
— Pourquoi ne vas-tu pas à côté, comme toujours ?
— J’ai envie de changer un peu, c’est interdit ?
— Non, bien sûr que non, c’est juste… étonnant.
Sa grand-mère, qui n’était pas tombée de la dernière pluie, s’enquit :
— Ce choix a-t-il un rapport avec ce jeune homme à la voiture noire ?
— N’importe quoi, que vas-tu chercher ? Bon, j’y vais, je ne rentrerai pas trop tard.
Elle se gara sur la place de l’église, récupéra la grève par le sentier qui la contournait et, dès que ses yeux se posèrent sur l’océan, son esprit s’apaisa. Alors, elle retira ses chaussures pour avancer vers la plage, et le sable fin sous ses pieds acheva de la calmer. Elle atteignit rapidement l’eau et se promena une bonne heure, respirant à pleins poumons la douce odeur iodée. La nuit tombée, elle reprit le chemin de l’église, mais à peine eut-elle pénétré dans la cuisine que le bruit d’un moteur ronronna dans la rue. Saisie d’un affreux doute, elle se pencha et reconnut la BMW, alors elle recula, en chuchotant :
— Je ne suis pas là, Mamou, tu m’entends ? Je suis sortie, partie chez des amis… ce que tu veux, mais je ne suis pas là.
Elle se précipita dans l’escalier, referma doucement la porte de sa chambre et, le cœur battant, elle tenta d’écouter la conversation, mais seul le son de leurs voix lui parvint. Puis, de nouveau, elle perçut le bruit du moteur et nota avec soulagement que la voiture s’éloignait. Ce type avait un toupet fou. Comment osait-il venir ici ? Sa grand-mère l’appela, mais n’ayant aucune envie de s’expliquer, elle fit la sourde oreille. La tête appuyée contre la porte, elle se demandait quelle excuse elle pourrait inventer, mais une voix résonna tout près d’elle :
— Tu sais que c’est mal de mentir, n’est-ce pas ?
Sursautant, elle poussa un cri qu’il étouffa aussitôt en plaquant la main sur sa bouche, avant de l’attirer vers la fenêtre.
— Tais-toi, tu vas inquiéter tes grands-parents, murmura-t-il, ennuyé. Si je te lâche, tu resteras silencieuse ?
Il n’attendit pas sa réponse et la libéra, mais elle recula brusquement :
— Comment es-tu rentré ? Que fais-tu ici ?
— Hum… Par laquelle de ces questions dois-je commencer ?
— Aucune ! Je veux surtout que tu t’en ailles, je n’ai aucune envie de te revoir ni de te parler.
Les pas de sa grand-mère résonnèrent dans le couloir et, paniquée, elle se demanda ce qu'elle pourrait bien dire pour expliquer la présence de Robyn dans sa chambre, alors qu’il venait de s’éloigner en voiture, mais il esquissa un geste et la clé tourna dans la serrure, verrouillant la porte. Abasourdie et un rien effrayée, elle le dévisagea, mais il posa le doigt sur sa bouche pour l’inviter à garder le silence
— Manon ? Tu as crié ? Ça va ?
— Oui, Mamou. C’était juste une araignée.
— Il est parti, tu sais… le jeune homme. Tu peux sortir.
Robyn sourit, moqueur, mais elle releva la tête, en affirmant :
— Tant mieux. Qu’il ne revienne pas, surtout ! Je suis déjà couchée, Mamou… je suis fatiguée…
— Bon… À demain alors, répondit-elle, déçue.
— Bonne nuit.
— Il est plutôt beau garçon, tu aurais pu m’en parler.
Ses pas s’éloignèrent, et ce n’est que lorsqu’elle entendit le bruit des casseroles dans la cuisine qu’elle se retourna vers lui, folle de rage et les larmes aux yeux :
— Va-t’en ! Regarde ce que tu me fais faire : c’est la première fois que je n’embrasse pas ma grand-mère avant de me coucher.
— Écoute…
— Non ! Mais que me veux-tu, à la fin ? À quoi joues-tu ? Et ne me touche pas, tu me fais peur, chuchota-t-elle en reculant, lorsqu’il tenta d’attraper sa main.
— Opaline…
— Et ne m’appelle pas Opaline ! Je suis Manon, tu m’entends ?
— Crois-moi, tu es Opaline !
— Je vais t’appeler Jean-Charles et tu comprendras combien c’est désagréable qu’on te prenne pour un autre.
— Tu n’es pas une autre et ce n’est pas difficile de le prouver…
Il s’approcha et elle recula, mais il la rattrapa en se déplaçant si rapidement que le mouvement lui échappa et il l’enlaça pour la serrer délicatement contre lui. Elle tenta de se libérer, mais sa proximité la paralysa. Il murmura :
— N’aie pas peur, Opaline, je ne te ferai aucun mal. Je sais que je ne devrais pas, mais….
Son sang accéléra dans ses veines, son cœur s’affola et elle essaya de le repousser une nouvelle fois, mais il déposa un baiser sur son front, glissa ses lèvres sur sa joue, puis sur le coin de sa bouche, comme l’autre jour, pour finir par les joindre aux siennes. Les jambes coupées par l’émotion, elle s’accrocha à son cou avant de chavirer dans ce qui lui sembla être un puits sans fond tandis qu’un frisson étonnant et merveilleux la submergeait. Elle tenta d’échapper à ce cataclysme, mais rien n’y fit : elle se noya. Puis il s’écarta sans la lâcher et caressa sa joue.
— Opaline… Rappelle-toi, implora-t-il.
De nouveau, des pas claquèrent dans le couloir, mais cette fois-ci, ce fut son grand-père qui questionna :
— Manon ? Tu dors ?
Hésitante, elle se retourna, mais il avait disparu. Incrédule, elle recula jusqu’à la porte et l’ouvrit :
— Mais non, mon Papou ! Je venais vous souhaiter bonne nuit !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Les ailes brisées - 4e chapitre . Empty
MessageSujet: Re: Les ailes brisées - 4e chapitre .   Les ailes brisées - 4e chapitre . A_gard10Mer 10 Oct - 0:25

pas possible les copines , vous n avez pas lu ?????????????.....

vivement le livre ma belle amie ......j ai hâte Les ailes brisées - 4e chapitre . 3641689417 Les ailes brisées - 4e chapitre . 3641689417 Les ailes brisées - 4e chapitre . 3641689417
Revenir en haut Aller en bas
maricali
Co-Administratrice
maricali


Féminin Nombre de messages : 11553
Age : 64
Localisation : Auvergne (Allier)
Date d'inscription : 30/03/2009

Les ailes brisées - 4e chapitre . Empty
MessageSujet: Re: Les ailes brisées - 4e chapitre .   Les ailes brisées - 4e chapitre . A_gard10Mer 10 Oct - 0:57

bravo2
Revenir en haut Aller en bas
sissi
Admin
sissi


Féminin Nombre de messages : 26590
Age : 77
Localisation : TOULON (Var)
Date d'inscription : 02/04/2009

Les ailes brisées - 4e chapitre . Empty
MessageSujet: Re: Les ailes brisées - 4e chapitre .   Les ailes brisées - 4e chapitre . A_gard10Mer 10 Oct - 3:13

merci schumi moi aussi il me tarde que le livre sorte

___________________________

[

Les ailes brisées - 4e chapitre . 1tlw

Vive le printemps Invité
Revenir en haut Aller en bas
http://danoucha.eklablog.com/
Contenu sponsorisé





Les ailes brisées - 4e chapitre . Empty
MessageSujet: Re: Les ailes brisées - 4e chapitre .   Les ailes brisées - 4e chapitre . A_gard10

Revenir en haut Aller en bas
 
Les ailes brisées - 4e chapitre .
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Les ailes brisées - 1er chapitre
» Les ailes brisées - second chapitre
» Les ailes brisées - 3e chapitre : donnez-moi votre avis.
» Les aîles brisées
» Critique sur "Les Ailes Brisées"

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
é-toiles et patine forum de peinture :: Informations :: coin pour oihana et shumarette :: LA LIBRAIRIE DE SHUMARETTE-
Sauter vers: